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Les territoires français d’outre-mer subissent de plein fouet les effets du réchauffement climatique. Un nouveau rapport alerte sur l’urgence d’agir pour protéger ces zones vulnérables.
Cyclones dévastateurs, sécheresses sévères, montée des eaux…, les Outre-mer sont parmi les plus menacés par le changement climatique, selon le Réseau Action Climat. Le rapport s’appuie sur des études scientifiques et des récits d’habitants. Il souligne une augmentation de 13 % des cyclones de catégorie 4 et 5 en cas de réchauffement à +2 °C. Parmi les exemples cités figure le cyclone Chido qui a frappé Mayotte en décembre, causant au moins 40 décès. D’autres menaces pèsent également comme la disparition accélérée des récifs, le recul des côtes et la pénurie d’eau.
L’étude souligne que ces effets ne se limitent pas à l’environnement. Ils provoquent des conséquences en cascade sur les populations, les écosystèmes et les économies locales. "Cette vulnérabilité est certes liée à des facteurs géographiques, mais surtout à des fragilités structurelles", a commenté pour Benjamin Crettenand, auteur du rapport sur les propos repris par Le Figaro. Cela rend l’adaptation plus difficile, en particulier dans les régions où les moyens manquent cruellement, a-t-il noté.
La pauvreté et les inégalités sociales renforcent les difficultés. À Mayotte, 77 % des habitants vivent sous le seuil de pauvreté. Le taux dépasse 50 % en Guyane et atteint 42 % à La Réunion. L’accès à l’eau potable illustre ces disparités. En Guadeloupe, le coût du mètre cube est le plus élevé de France, et dans plusieurs îles, plus de la moitié de l’eau distribuée est perdue à cause des canalisations vétustes. Le Réseau Action Climat réclame des mesures concrètes et un financement adapté. À l’approche de la COP30, il plaide pour une meilleure représentation des Outre-mer dans les discussions internationales, afin de faire entendre leurs réalités spécifiques.
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